(version française à la fin)
No toca el violín en La Monnaie, ni en Beaux Arts ni en ningún sitio de postín en Bruselas. Toca en la estación de Metro de Roodebeek. Se sienta en el pasillo que comunica la estación de Metro con el Centro Comercial de Woluwé. Yo ese pasillo lo uso mucho, queridos amigotes. En primer lugar, porque la estación de Roodebeek tiene el enooorme privilegio de estar al lado de mi casa, con lo que es mi puerta de comunicación con el mundo. En segundo lugar, porque aunque no vaya a usar el Metro, con la que cae en Bruselas con frecuencia -parece que las nubes nos tienen manía- uso el pasillo en cuestión para ir al centro comercial y así evitarme tremenda mojadura que ocasione cadenas de estornudos y toses, cosa que no me gusta, porque luego la gente te mira mal. Sobre todo si se producen en un teatro, por ejemplo.
Como digo, que se me va el santo al cielo, recorro ese pasillo con frecuencia y, a veces, sobre todo en fines de semana o vísperas de festivos, me había llamado la atención el protagonista de esta historia, sentado, con su violín, tocando piezas clásicas con una perfección y un oficio impecable. No suelo darle dinero a los acordeonistas ambulantes que son capaces de aguarte una mañana en el Metro al ejecutar (nunca mejor dicho) alguna variación enloquecida de "Hava Naguila" o la marcha turca de Mozart (si Mozart levantara la cabeza... ¡Ay!), pero a nuestro amigo le dejé en un par de ocasiones unos euros, a lo que correspondía dándome un puñado de caramelos. Como veis, era evidente que se trataba de alguien especial.
Por fin, el otro día, cuando me daba los caramelos, lo interpelé, preguntando por qué un artista como él, un músico de ese nivel estaba ahí, sentado en el Metro tocando para gente que, en general, no le prestaba la más mínima atención. Me contó que era armenio, que cuando llegó a Bruselas tenía ya 62 años y en ninguna orquesta daban a trabajo a gente mayor. Me quedé impresionado. No me imaginaba que el mundo de la música sinfónica fuera tan cutre como para desperdiciar un auténtico profesional simplemente por la edad. Se ve que la crisis le toca a todo el mundo.
Hablamos de Armenia. Le dije que Yerevan era una ciudad preciosa (exageré, que todo hay que decirlo) y se le iluminaron los ojos. Si bien es cierto que a mí me gusta mucho Armenia, Yerevan en sí misma es una ciudad que están demoliendo para hacer edificios muy nuevos. Ya os conté mis andanzas por Armenia en otra entrada de este blog de hace unos años. Si tenéis ganas, podéis rememorarlas pinchando aquí. Le dije que conocía la ópera de Yerevan donde había visto una obra de Khatchaturian (no sé cual, sólo sé que era muy ruidosa. La verdad es que nos colamos en el entreacto mi colega Michel y un servidor). Me dijo que había tocado con Khatchaturian. ¡Vaya nivelazo!
Para que os pongáis en situación, ahí van unas fotos que hice en Yerevan en 2008:
Plaza de la República por la noche. Corría el mes de Septiembre, hacía calor y todo el mundo estaba en la plaza viendo un espectáculo de luz y sonido con las fuentes.
Bueno, amiguetes, os voy a dejar con el artista. Se ofreció a tocar algo para que lo filmara. Sólo tenía a mano el iPhone, así es que por eso está un poco chunga la filmación, pero estaréis de acuerdo conmigo que vale la pena escucharlo. Si no lo habéis reconocido, es la Gavota de la suite nº3 BWV 1068 de Bach. Que lo disfrutéis. Es cortito, no os asustéis. Luego le dí cinco euros y me regaló una tableta de chocolate. Genial.
Le violoniste arménien. Version française
Il ne joue pas au théâtre de la Monnaie, ni aux Beaux-Arts ni à n'importe quel endroit chic à Bruxelles. Il joue à la station de métro Roodebeek. Il s’assoit dans le couloir reliant la station de métro au Woluwe Shopping Center. J’utilise beaucoup ce couloir. Tout d'abord, parce que la station a le privilège d'être à côté de ma maison, étant donc ma porte de communication avec le monde. Deuxièmement, parce que même si je n'utilise pas le métro, avec la pluie qui tombe souvent à Bruxelles, j’emprunte le corridor en question pour aller au centre commercial et ainsi ne pas devenir mouillé comme une grenouille, ce qui peut avoir comme effet des chaînes d’éternuements et de toux, chose que je déteste.
Comme je dis -parfois je perds le fil de la conversation- je me promène souvent dans ce couloir, et parfois, surtout le week-end ou avant les jours fériés, j'ai été frappé par le protagoniste de cette histoire, assis avec son violon, en jouant des morceaux classiques avec une perfection et un professionnalisme impeccables. Je ne donne généralement pas d'argent pour les accordéonistes de la rue, qui sont en mesure de te foutre dans l’air un voyage dans le métro en exécutant une variation débile du "Hava Naguila" ou de la marche turque de Mozart (Oh ! si Mozart levait la tête), mais j’ai laissé á notre ami une couple de fois quelques euros, et il correspondait en me donnant une poignée de bonbons. Vous voyez, il était clair que c'était quelqu'un de spécial.
Enfin, l'autre jour quand il me donnait les bonbons, je lui ai demandé pourquoi un artiste comme lui, un musicien de ce niveau, était là, assis dans le métro en jouant pour des personnes qui ne lui prêtent généralement pas la moindre attention. Il m'a dit qu'il était arménien, que quand il est arrivé à Bruxelles il avait 62 ans et aucune orchestre ne donne du travail aux personnes âgées. J'ai été impressionné. Je n’imaginais pas que le monde de la musique symphonique était si minable comme pour perdre un pro à cause de son âge. On voit que la crise touche tout le monde.
Nous avons parlé de l'Arménie. J'ai dit que Erevan était une belle ville (j’ai exagéré, il faut bien le dire) et ses yeux se sont allumés. S'il est vrai que j'aime vraiment l'Arménie, Erevan est une ville en train d'être démoli pour faire des nouveaux bâtiments. Je vous ai raconté mes aventures en Arménie dans un autre post sur ce blog il y a quelques années. Si vous avez envie, vous pouvez les revivre en cliquant ici. Je lui ai dit que je connaissais l'Opéra d'Erevan où j’avais vu une œuvre de Khatchatourian (dont je ne sais pas le nom, il suffit de savoir que c'était très bruyant. La vérité est que nous nous sommes glissés dans l'entracte mon collègue Michel et moi même). Il m'a dit qu'il avait joué avec Khatchatourian. Quel niveau!
Pour que vous mettre en ambiance, voici quelques photos que j'ai faites à Erevan en 2005/2008:
l'Avenue Abovian. L'artère principale d'Erevan. Photo de 2005
Place de la République. Photo de 2008
Eh bien, copains, je vais arrêter ici. L’artiste m’a proposé de jouer quelque chose pour le filmer. Je n’avais à la main que l'iPhone, et c’est pour ceci que la vidéo est un peu louche, mais ça vaut la peine. Si vous n'avez pas reconnu la pièce, c'est la Gavotte de la Suite n ° 3 BWV 1068 de Bach. Profitez-en. Elle est très courte, ne paniquez pas. Puis je lui ai donné cinq euros et il m'a donné une tablette de chocolat. Génial.